L'electrolyse pour derouiller le metal.jpg


Bien connu des spécialistes travaillant pour les musées à la restauration d'objets en fer anciens et précieux, ce procédé est curieusement ignoré du grand public. Quoiqu'un peu long, il est pourtant économique et facile à mettre en œuvre.

Le décapage par électrolyse est respectueux de l'objet à traiter. En effet, contrairement aux procédés mécanique et chimique, il n'agresse pas le métal. Son principal inconvénient est la difficulté de traiter des objets comportant d'autres métaux ou des parties non métalliques. On peut toutefois protéger le bois avec de la paraffine et en présence de métaux partiellement peints, s'assurer que l'électrolyte n'attaque pas la peinture.

Comment ça fonctionne ? Le procédé consiste à faire circuler un courant continu dans un liquide conducteur (l'électrolyte) entre deux pôles: positif (anode) et négatif (cathode). Les applications, nombreuses, peuvent atteindre un haut niveau de complexité. Dans le cas présenté ici, l'électrolyte est simplement de l'eau, rendue conductrice par l'ajout de cristaux de lessive de soude (carbonate de sodium, Na2CO3). À défaut, on peut utiliser du bicarbonate de soude (NHCOJ, voire du gros sel (NaCl). Le fer à dérouiller devient la cathode, où se produit un dégagement d'hydrogène, tandis que l'oxygène de la rouille migre du métal vers l'anode. La formation de bulles crée en plus un effet de décrassage mécanique. En présence d'une flamme, l'hydrogène se combine avec l'oxygène de l'air et provoque une explosion. Même si la quantité produite est minime, comme ici, mieux vaut s'abstenir de fumer ou de meuler des métaux à proximité de l'installation.

Des précautions utiles Le récipient est choisi en fonction de la forme de l'objet à traiter. Une cuvette ou un bidon découpé suffisent dans la majorité des cas. Si l'eau est très calcaire, on opte pour de l'eau distillée ou de l'eau de pluie. L'anode en inox peut être un couvercle de casserole ou une vieille spatule. Il faut l'espacer de l'objet à dérouiller de 3 à 10 cm. Le générateur est un chargeur de batterie, de préférence muni d'un ampèremètre pour contrôler l'intensité du courant. Celle-ci s'ajuste sur une valeur moyenne en jouant sur l'écartement entre l'objet et l'anode. Il ne faut pas dépasser le maximum admissible par le chargeur, et ne pas mettre en court-circuit l'anode et la cathode. Le processus (à surveiller) ne doit pas se prolonger au-delà d'une heure à une nuit selon la taille de l'objet et l'étendue de la rouille. La pince est à déplacer de temps en temps. L'objet est ensuite rincé et nettoyé avec une brosse douce ou de la laine d'acier. Enfin, il suffit de le protéger d'une nouvelle oxydation avec de la cire, de la paraffine, ou d'un produit spécialisé tel que WD40 ...B


1- Dépoussiérez la pièce et éliminez la rouille non adhérente, à l'aide d'une brosse douce pour ne pas rayer le métal sain. Dégraissez. Un film gras empêcherait la circulation du courant électrique.

2- Remplissez d'eau un récipient en plastique adapté au volume de l'objet Ajoutez environ une cuiller à café de cristaux de soude par litre, et remuez pour dissoudre sommairement.


3 - Reliez le pôle « + » du chargeur à la tôle et le pôle « - » à la pièce. Ne les inversez surtout pas ! La pince positive ne doit pas tremper, elle se dégraderait.

4 - Branchez : le dégagement de bulles est instantané. Si rien ne se passe, vérifiez les contacts. Ajustez l'intensité en jouant sur la distance entre la tôle et la pièce.

5 - Contrôlez de temps à autre le processus. La pièce se couvre petit à petit d'un dépôt noir. Retournez-la pour présenter ses faces à l'anode Ne mettez pas les mains dans l'eau sans débrancher.

6 - Le résidu noir s'élimine par brossage à la laine d'acier. La pièce n'étant pas à l'abri d'une réoxydation, une protection antirouille, voire une couche d'encaustique, la protégera.

7 - Les trois phases : un fer de rabot passablement rouillé (à gauche) s'est couvert pendant l'électrolyse d'une couche noire (au milieu), qu'un léger brossage (à droite) a fait disparaître

8 - Une anode en acier inoxydable (à gauche) se dégrade très lentement et peut servir de nombreuses fois. Un morceau de tôle de fer-blanc (à droite) peut à la rigueur dépanner, mais ne s'utilise qu'une seule fois.

System D N826 2014


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